En tant que propriétaire bailleur, il peut arriver que votre locataire ne respecte pas les délais de paiement du loyer. Une situation frustrante, surtout si elle se répète. Vous vous demandez alors si vous avez le droit de demander des intérêts de retard pour compenser le préjudice causé. La réponse dépend du contenu du contrat de bail et des règles légales en vigueur. Dans cet article, découvrez les conditions pour appliquer des pénalités de retard et les démarches à suivre.
Le paiement du loyer est une obligation essentielle pour le locataire, conformément à l’article 7 de la loi du 6 juillet 1989. Le montant, les modalités et la date de paiement sont fixés dans le bail signé par les deux parties.
Un retard de paiement constitue un manquement aux obligations du locataire. Cependant, la loi ne prévoit pas automatiquement l’application d’intérêts de retard. Cela dépend de la présence ou non d’une clause spécifique dans le contrat de bail.
Pour pouvoir réclamer des intérêts de retard, le bail doit contenir une clause pénale prévoyant ce type de sanction. Cette clause précise généralement :
Si cette clause n’est pas mentionnée, vous ne pouvez pas appliquer d’intérêts de retard, sauf à obtenir une décision judiciaire en ce sens.
Le taux des intérêts de retard doit être raisonnable. En général, il est basé sur le taux légal en vigueur, augmenté d’un pourcentage (souvent 3 à 5 %). Un taux excessif pourrait être considéré comme abusif et annulé par un juge.
Attention, depuis la mise en place de la loi ALUR, certaines clauses pénales jugées abusives sont strictement encadrées, notamment celles imposant des sanctions financières disproportionnées au locataire.
Avant d’appliquer des pénalités, il est conseillé de relancer le locataire par un courrier de rappel ou un e-mail, pour signaler le retard et demander un paiement immédiat. Cette étape peut suffire à régler la situation.
Si le retard persiste, faites appel à un huissier pour envoyer un commandement de payer, mentionnant les sommes dues, y compris les intérêts de retard si la clause est applicable.
En cas de non-paiement persistant, vous pouvez saisir le tribunal judiciaire pour réclamer les loyers impayés et les pénalités prévues. Le juge vérifiera si la clause pénale est conforme et raisonnable avant de l’appliquer.
Dans certains cas, il peut être plus judicieux de privilégier une solution amiable :
Proposez un plan d’apurement à votre locataire pour régulariser les impayés progressivement.
Si vous avez souscrit une garantie loyers impayés (GLI), celle-ci couvre vos pertes sans avoir à réclamer directement au locataire.
Avant de signer le bail, vérifiez soigneusement la solvabilité du locataire (revenus réguliers, garant fiable).
Assurez-vous que votre contrat de bail inclut une clause spécifique sur les pénalités de retard, rédigée conformément aux lois en vigueur.
Un dialogue régulier peut permettre de régler rapidement les situations problématiques avant qu’elles ne dégénèrent.
Sans clause pénale, vous ne pouvez pas exiger d’intérêts de retard directement. Vous devrez saisir le tribunal judiciaire pour obtenir des pénalités en complément des loyers impayés.
Il n’y a pas de plafond strict, mais le taux doit rester raisonnable pour éviter d’être jugé abusif. Il est conseillé de se baser sur le taux légal majoré.
Cela dépend de ce qui est stipulé dans la clause pénale du bail. Généralement, un délai de grâce (3 à 5 jours) est prévu avant l’application des intérêts de retard.
Oui, si le locataire estime que la clause est disproportionnée ou abusive, il peut la contester devant un juge, qui peut décider de l’annuler ou de la modifier.
Oui, si la clause pénale le prévoit, les intérêts de retard peuvent s’appliquer aux loyers comme aux charges récupérables impayées.