L'état des lieux de sortie est une étape cruciale de la fin de bail qui peut déterminer le montant du dépôt de garantie restitué. Mais que faire si vous avez signé ce document et que vous constatez ensuite des erreurs ou omissions ? Est-il possible de modifier un état des lieux de sortie après sa signature ? Découvrons les recours légaux et démarches possibles.
En principe, un document signé par les deux parties (locataire et propriétaire/bailleur) a valeur contractuelle et ne peut être modifié unilatéralement. La signature atteste que les deux parties reconnaissent l'exactitude des informations consignées dans le document.
Cependant, la loi prévoit un délai de 10 jours après la signature de l'état des lieux pendant lequel le locataire peut contester le contenu du document. Ce délai vous permet de signaler des éléments que vous n'auriez pas remarqués le jour de l'état des lieux de sortie.
Il s'agit d'un droit inscrit à l'article 3-2 de la loi du 6 juillet 1989, qui précise qu'un locataire peut compléter l'état des lieux dans les dix jours suivant sa réalisation.
Pour être recevable, votre contestation doit impérativement être formulée dans les 10 jours calendaires suivant la signature de l'état des lieux de sortie. Passé ce délai, la modification devient beaucoup plus difficile à obtenir.
La contestation doit se faire par lettre recommandée avec accusé de réception adressée au propriétaire ou à l'agence immobilière. Dans ce courrier :
Pour faciliter l'acceptation de votre demande, proposez une solution concrète :
Tous les désaccords ne justifient pas une contestation de l'état des lieux. Voici les situations où une modification est généralement légitime :
Si certaines dégradations existaient déjà avant votre emménagement et figurent sur l'état des lieux d'entrée, mais ont été incorrectement reportées sur l'état des lieux de sortie.
La vétusté (usure normale liée au temps) ne peut être imputée au locataire. Si l'état des lieux de sortie ne prend pas en compte ce facteur, vous pouvez légitimement le contester.
Si le propriétaire refuse de modifier l'état des lieux malgré votre contestation dans les délais, tentez d'abord une médiation amiable :
En cas d'échec de la médiation, vous pouvez saisir la Commission départementale de conciliation (CDC) de votre département. Cette démarche est gratuite et permet souvent de trouver un accord sans passer par un tribunal.
En dernier recours, vous pouvez saisir le tribunal judiciaire. Cette démarche implique :
Pour éviter d'avoir à contester un état des lieux après signature :
Vous pouvez refuser de signer si vous constatez des désaccords majeurs. Toutefois, il est souvent préférable de signer en ajoutant vos réserves manuscrites sur le document, puis de suivre la procédure de contestation dans les 10 jours.
Passé le délai légal de 10 jours, la contestation devient plus difficile. Vous pouvez toujours tenter une démarche amiable, mais le propriétaire n'est plus légalement tenu d'accepter les modifications. Un recours judiciaire reste possible mais avec des chances de succès réduites.
Le propriétaire est soumis aux mêmes règles que le locataire : il dispose de 10 jours pour contester le document par lettre recommandée. Au-delà, il ne peut plus le modifier unilatéralement.
Ce n'est pas obligatoire dans un premier temps. La contestation par lettre recommandée suffit. L'intervention d'un huissier peut être utile si le désaccord persiste, car son constat aura une valeur probante supérieure en cas de procédure judiciaire.
Le propriétaire doit restituer le dépôt de garantie dans les délais légaux (1 à 2 mois selon les cas). En cas de litige sur l'état des lieux, il peut retenir une partie correspondant aux dégradations constatées, mais doit justifier précisément les montants. Vous pouvez contester cette retenue si vous avez également contesté l'état des lieux.